Histoire vraie : Comment j’ai créé NetBooster il y a 26 ans

En Juin 2022 cela fait 26 ans que j’ai créé NetBooster. Cet anniversaire est pour moi l’occasion de vous relater l’histoire de cette belle aventure, en espérant que vous y trouviez de l’intérêt et que mon expérience pourra inspirer certains lecteurs Entrepreneurs.

Tout a commencé en 1994 à un moment de ma vie où je souhaitais sortir de mon métier dans le monde de la mode pour faire autre chose. On parlait alors des « autoroutes de l’information » et ce qui deviendrait Internet a fait clic quelque part dans ma tête à tel point que j’ai commencé à en rêver puis y réfléchir sérieusement.

La première étape a démarré en 1995 avec l’aide de mon ami Jean-Louis Croquet, alors ex patron de BVA et président de l’institut Motivaction, qui a décidé de m’accompagner pour monter une structure Internet.

 

La création

C’est donc au début de 1996 alors que AltaVista asseyait sa suprématie sur le monde de la recherche en ligne, bien avant l’ère de Google, que j’ai compris l’importance de la recherche face à la nécessité d’organiser la masse de documents qui ne manquerait pas de faire de l’internet ce qu’il est devenu. La gageure étant d’arriver à émerger dans les moteurs de recherches et les annuaires de l’époque. Ainsi en « inventant » une méthodologie j’arrivais à positionner n’importe quelle page web en tête de liste des résultats de recherche sur le ou les bons mots-clés de l’entreprise. C’était les prémices du « référencement »…NetBooster était née et la marque a été déposée à l’INPI en Juin 1996.

 

Passons sur le fait qu’à l’époque personne n’était disposé à payer pour ce genre de service.
En Novembre 1997 je décidais de reprendre mon indépendance et quittais Jean-Louis en emportant NetBooster avec moi pour en faire une entité à part entière…Tout seul dans une pièce de 12 m2 en fond de cour face au Château de Versailles.
Je vous passe les débuts qui ont été formidablement explosifs puisque j’ai recruté ma première collaboratrice au bout de 3 mois et qu’un an plus tard nous étions 12 dans la boite en auto-financement et dans 100 m2 de bureaux.
Au printemps 1999 alors que je recrutais quasiment un collaborateur par semaine, je reçois un appel de Pierre Briand, alors chez Artemis de François Pinault, me disant souhaiter me rencontrer…S’en suivit très vite une première levée de fonds de 20 Millions de Francs, puis un second financement d’Eurazeo apportant une autre fois 20 Millions de Francs en complément.
Soit un financement de 40 MF en l’espace de 4 mois qui ont permis à l’entreprise de prendre 1.000 m2 de locaux formidables près du Canal Saint Martin dans le 10ième arrondissement de Paris.

Financement qui a aussi servi à recruter les cadres intermédiaires indispensables au développement que nous nous étions fixés avec nos investisseurs.
Très rapidement nous avons ouvert une filiale à Londres et une autre à Francfort.

Tout marchait à merveille avec des clients qui se battaient presque pour obtenir un contrat de référencement avec NetBooster car c’est ce qu’ils avaient mentionné dans leur business plan et qu’ils devaient concrétiser dès lors que leur levée de fonds était bouclée.

 

La bulle éclate

 

A tel point qu’en 2000 nous avons commencé les démarches pour préparer une IPO prévue pour Mars 2001.

Et badaboum…en Janvier 2001 éclate la fameuse bulle internet. Récession, disparition des petites boites peu solides, nous perdions environ 8 clients toutes les semaines, mais en gagnions tout de même de nouveaux… arrêt du processus d’entrée en bourse et début d’une période de difficultés que nombre d’entreprises à connu pendant 3 ans.
NetBooster s’en est assez bien tirée et grâce à une gestion au cordeau, une restructuration indispensable et des efforts commerciaux, la société a traversé la bulle sans trop de difficulté pour se retrouver en 2004, toujours leader de son marché en France mais avec les caisses vides et prête à procéder à une nouvelle levée de fonds.

Malheureusement mes investisseurs historiques, probablement refroidis pas des déboires et des investissements hasardeux sur le Web, n’étaient pas disposés à remettre la main à la poche pour aider la société à poursuivre son chemin.

 

Le retournement

C’est alors que j’ai eu l’occasion de rencontrer Pascal Chevalier qui a choisi de m’accompagner pour redresser l’entreprise. C’est ainsi qu’avec un petit groupe de collaborateurs nous avons racheté les participations des investisseurs. Pascal a été mieux qu’efficace pour m’aider à réorganiser la structure de telle sorte qu’un an plus tard en 2006 nous étions en mesure de faire une sérieuse recapitalisation et reclassement de titres avec Truffle. L’occasion pour moi de quitter mon fauteuil de Président que je transmettais à Pascal Chevalier tout en restant au Board.

La suite est spectaculaire avec une croissance fulgurante durant les années 2006 et 2007, dont la cotation de NetBooster sur Alternext et un cours qui s’est envolé rapidement avant de se dégonfler tout aussi rapidement avec la crise de 2008.

Aujourd’hui, le Groupe NetBooster dont j’ai quitté le Conseil d’Administration en 2013, est présente dans une vingtaine de pays, compte environ 850 collaborateurs et poursuit allègrement sa croissance avec François de la Villardière à sa tête. (Netbooster a depuis absorbé Artefact et changé de dénomination en 2018)

 

Je dois avouer que je suis très fier d’avoir été à l’origine de cette belle aventure que celle de NetBooster. Même si tout n’a pas toujours été facile, l’aventure humaine de ce projet a été pour moi très enrichissante, et mon cœur d’entrepreneur suit son développement avec fierté et un peu de nostalgie…en pensant aux poussées d’adrénaline inhérentes à tout démarrage d’entreprise.

 

J’espère que ces lignes vous ont intéressés. Si c’est le cas, manifestez-le par des likes et des partages et je reviendrai dans quelques jours vous conter comment j’ai réussi à lancer NetBooster au tout début grâce à un stratagème de communication exceptionnel…C’est un cas d’école !

Jean-Pierre Eskenazi

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